par Noëlla
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Mon fantasme de femme : Faire l'amour attaché et/ou les yeux bandés

Noëlla et son petit monde


Noëlla est très myope et préfère porter des lunettes que de mettre des lentilles. « J’aime pouvoir jouer avec mes lunettes. Il m’arrive parfois de les enlever dans le métro pour me sentir un peu isolée comme si j’étais dans une espèce de bulle. Cela me permet de m’évader et de m’extrapoler du regard des autres que j’assimile souvent à une forme de jugement.  Une fois, il m’est arrivé ainsi un truc comique. J’étais plongée dans le vague -  comme j’en ai souvent l’habitude – et je souriais béatement. Le type en face a pensé que j’étais en train de le draguer et m’a donc fait des avances très explicites. J’ai eu toutes les peines du monde à m’en débarrasser car il était persuadé que c’était ma timidité qui m’empêchait de l’avouer ! En fait, si mes lunettes me protègent, les enlever me plonge dans un monde cotonneux et lisse où la plupart des imperfections sont gommées. Quand je fais l’amour, cela m’aide à surmonter ma pudeur car je vois moins les défauts du mon corps et ceux de mon partenaire par là-même. La vue pour moi n’a jamais été l’essentiel de mes sens. Bon, c’est peut-être un peu présomptueux d’affirmer ça.  Bien sûr le physique, ça compte mais il y a aussi tout le reste. Je suis très sensible aux odeurs et j’adore toucher.   Avec mon petit copain, on a de bons rapports au lit. On se fait mutuellement confiance et ça aide. Quand il y a un problème, on s’en parle. Je sais qu’il aime certaines positions plus d’autres, quelles sont les caresses qui le font vibrer, et ainsi de suite. La plupart du temps, il sait que j’aime faire l’amour plutôt avec des lumières tamisées et que j’aime plus le deviner que le voir. Maintenant, j’aimerais aller plus loin en lui proposant de me bander les yeux pour que je sois dans le noir absolu. J’ai l’impression que tous mes autres sens seraient ainsi exacerbés, On sait bien que dépourvu de notre sens visuel, nous perdons tous nos repères et sensations d’espace. En fait, la vue crée des tabous chez moi. Je ne supporte pas de me voir dans un miroir ou dans un reflet en train de copuler. Libéré de l’environnement,  mon corps se trouverait comme en apesanteur, plus réceptif à ses propres désirs et capables de les afficher sous le regard de l’autre mais sans crainte de mon regard à moi, celui qui me paralyse. J’ai l’impression que je pourrai vivre ainsi une nouvelle dimension de l’amour, accèder à une jouissance plus sauvage, plus violente. »

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